Cottard la peste
Homme moyen lui aussi, il est comme le symétrique de Grand, mais dans l'ordre du mal.
On ne connaît pas bien les raisons pour lesquelles, au début du roman, il est recherché par la police et tente de se pendre. Ce qui est sûr, c'est que la peste, en détournant de lui l'attention de la justice et en lui fournissant l'occasion de faire du marché noir, de s'enrichir, arrange ses affaires
" je me sens bien mieux ici depuis que nous avons la peste avec nous."
Ainsi souhaite‑t‑il voir le malheur général s'amplifier et durer. La fin du fléau signifie pour lui la fin de son trafic et la reprise des poursuites dont il a déjà été l'objet. IL est battu, traqué, assiégé, mis à mort. L'auteur n'a pas beaucoup de pitié pour lui, car son malheur est mérité
" Il est juste que cette chronique se termine sur lui qui avait un cœur solitaire. "
" Oui, solitaire là où il aurait fallu être solidaire."
Son châtiment, comme la guérison inespérée de Grand, a une évidente valeur symbolique.Cottard est un individu ayant tenté de se suicider au début du roman, il semble éprouver une malsaine satisfaction à voir le malheur de tous ses concitoyens, et profite de la confusion qu'amène l'épidémie pour se livrer à ses activités de trafic en toute tranquillité. Il a des relations tendues avec son entourage ; c'est le personnage représentatif des individus égoïstes. Une fois l'épidémie terminée, il va être de nouveau recherché par les forces de l'ordre, et deviendra fou avant d'être mis en prison. Tout d'abord, ce dernier serait devenu poli bien qu'il ne fut pas impoli. Effectivement, on observe, à la page 37, « il s'est excusé », ou encore à la page 45, « Cottard avait tenu à remercier le docteur et à s'excuser des ennuis qu'il lui avait causés ». Mais, il est vrai que, d'après Grand, Cottard serait plus courtois.
Aussi, par la suite, Grand assure « qu'il cherche à se concilier les gens » (p56) et « il me parle souvent » (p56). D'après lui, Cottard serait devenu plus sociable