Bibliothèque nationale de France direction des collections département Littérature et art

Janvier 2013

LA MYTHOLOGIE GRECO-LATINE DANS L’ART
DE L’ANTIQUITE A NOS JOURS
Bibliographie sélective

Thésée et le Minotaure. Amphore attique (Musée du Louvre)

René Magritte : couverture de la revue “Minotaure” (1937)

La fertilité de l’inspiration mythologique dans l’art occidental semble ne jamais devoir tarir. Des sources antiques à la création la plus contemporaine, on peut la suivre, tel un fil rouge frayant son chemin à travers les siècles. Car, même si elle s’est manifestée avec d’autant plus de vigueur que la référence classique dans les arts était forte, dans le contexte de la Renaissance ou du néo-classicisme en particulier, elle ne s’est à vrai dire jamais démentie, même en des périodes où elle est moins attendue. La survivance des dieux antiques au Moyen Âge ou leur présence au sein du surréalisme, par exemple, attestent de cette persistance pour le moins protéiforme. Car la mythologie, semblable en cela à ses divinités, procède par métamorphose, sachant rester elle-même tout en empruntant à l’art ses innombrables ressources de renouvellement, d’invention, voire de travestissement. A l’image du fleuve
Alphée, elle peut traverser sans se perdre la mer du temps et de l’histoire… Sur les flancs d’un vase grec, dans les marges d’un manuscrit médiéval ou occupant tout l’espace d’une toile académique, ce sont toujours les mêmes récits originaires qui nous sont racontés, mais autrement… Il y a là comme une ruse – cette fameuse mètis grecque incarnée par Ulysse – à l’œuvre dans l’histoire de l’art, et qu’aura sans doute favorisée l’émancipation de la mythologie vis-à-vis de la religion dominante de l’Europe, une fois le paganisme éteint. La fable antique, considérée dès lors comme plus anodine, n’a jamais été aussi sévèrement contrôlée que l’iconographie chrétienne, même si elle a contribué aussi à nourrir le grand genre de la peinture