Crises de change dans les pays emergents : quel role pour l’integration regionale ?
Quel rôle pour l’integration régionale ?
Introduction
La décennie 1990 a été marquée par une forte recrudescence des crises financières dans les pays émergents. Ces crises, qu’elles aient éclaté de manière directe ou par effet de contagion (crise mexicaine et effet Tequila 1994-1995, crise asiatique 1997-1998, crises russe et brésilienne 1998-1999), se caractérisent par leur nombre, leur ampleur et leurs formes diverses (les crises peuvent être bancaire, cambiaire, monétaire, …). Ce caractère résolument polymorphe rend difficile la classification des crises selon leur nature. Il apparaît toutefois, que la majorité des épisodes de crises qui ont frappé les pays émergents dans les années 1990 se sont généralement traduit par des attaques spéculatives sur les régimes de change et ce, quelle que soit la nature première de la crise (bancaire, cambiaire ou jumelle). En outre, ces crises ont pour la plupart frappées des économies qui conjuguaient ouverture aux opérations internationales, afflux massifs de capitaux étrangers et ancrage nominal du taux de change, comme le montre l’exemple de l’Argentine. Elles sont donc la conséquence directe et inévitable du phénomène de mondialisation dont la crise actuelle des « subprimes » indique les limites, notamment en termes de régulation. Aujourd’hui, ces dysfonctionnements sont largement mis en évidence, et un grand nombre de pistes de réflexion visant à encadrer voire à juguler ce processus de mondialisation a vu le jour, parmi lesquelles la nécessité d’améliorer la réglementation, la supervision et le contrôle des risques. Dans ce contexte, une refonte du Système monétaire et financier international a été envisagée, notamment via l’amélioration du dispositif prudentiel et la question du prêteur international en dernier ressort. Mais d’autres voies concernant le contrôle des mouvements de capitaux (taxe Tobin) ou encore le choix optimal d’un régime de change (OBSTFELD, M.,