Crépuscule
Introduction : Ce poème composé de sept strophes de quatre vers en alexandrins, est extrait des Contemplations, recueil de poésie de Victor Hugo, composé de 158 poèmes rassemblés en six livres, publié en 1856. Hugo expérimente le genre de l'autobiographie versifiée.
Le souvenir prend donc une place prépondérante. Hugo aborde les thèmes de l'amour, de la joie, mais aussi de la mort et du deuil et exprime sa foi.
Dans ce poème qui relève à la fois du registre lyrique et argumentatif, Hugo se fait l'interprète d'un dialogue imaginaire entre un brin d'herbe et un tombeau et conseille au lecteur d'aimer, d'être heureux, de profiter de la vie car, selon lui, "Dieu veut qu'on ait aimé".
Comment s'exprime le sentiment amoureux dans ce poème ?
Nous étudierons dans un premier temps la dimension descriptive du poème, puis sa dimension argumentative et nous analyserons enfin la vision mystique dont témoigne ce poème.
I/ Une description sous forme de « tableaux » Le poème débute par une description au présent de l'indicatif : "l'étang frissonne", "la clairière apparaît", "les arbres sont profonds, "les branches sont noires". Les deux premiers verbes sont un verbe d'action au sens figuré ("frissonne") et un verbe de perception ("apparaît"), les deux autres des verbes d'état.
L'alternance des verbes d'état et des verbes d'action et de perception préfigure la suite du poème : un paysage statique qui va s'animer et s'éclaircir peu à peu : d'abord un étang dont les eaux mortes ont des reflets moirées, puis une clairière au fond d'un bois profond et ténébreux, puis des chemins bruns peuplés de promeneuses en robe blanches, puis un cimetière plantés d'ifs, puis des couples passant sous des noisetiers et enfin une chaumière sous le ciel étoilé
"Les arbres sont profonds" : ce ne sont pas les arbres qui sont profonds, mais la forêt. On parle d'hypallage : on paraît attribuer à certains mots d'une phrase ce qui