Dans quelle mesure le spectateur est-il partie prenante de la représentation théâtrale ?
Le théâtre qui désigne d'abord la scène où se déroule un spectacle tire son étymologie du verbe grec theomai, regarder: c'est dire si la dimension visuelle importe dans ce qui s'est imposé, avec la poésie, comme l'un des genres littéraires les plus anciens, les plus chargés de sens (religieux, social) et les plus perennes. Qui dit spectacle dit spectateur et les professeurs ne sont pas les derniers à le rappeler à leurs générations d'élèves, le genre dramatique ne peut pas en théorie se passer de ses spectateurs. Il s'agira d'étudier en quoi le spectateur est un maillon clé de la représentation théâtrale, ou plutôt en d'autres termes, jusqu'où il est indispensable. A priori il y a une relation évidente, active et souvent nécessaire entre spectateur et spectacle théâtral; c'est cependant une relation subtile et qui n'est pas universelle; enfin l'on se demandera ce que peut signifier cette intégration marquée, très consciente et très revendiquée, aux 19e et 20e siècles, des spectateurs au spectacle dramatique. La relation entre spectateur et représentation théâtrale est évidente, active et nécessaire. Elle est nécessaire lorsque la pièce est comique, et suppose des effets visuels, matérialisés dans le texte par des didascalies, comme chez Molière, avec les « il prend un bâton » et autres indications scéniques renseignant sur la gestuelle. L'effet voulu sur le spectateur est un effet d'efficacité, de réaction immédiate. On compte sur le spectateur pour rendre à la pièce sa vivacité. Particulièrement pour le comique, le corps du spectateur, qui rit, qui s'exclame, qui s'offusque, est nécessaire, sans quoi la pièce perdrait sa raison d'être. Une comédie de type le Bourgeois gentilhomme ou le malade imaginaire sans spectateur