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Les hallucinations dont paraît souffrir le protagoniste du Horla ouvrent la voie du fantastique intérieur, plutôt psychopathologique. La folie devient dans le récit fantastique un thème qui par sa susceptibilité de recevoir plusieurs interprétations possibles peut être considéré comme un procédé particulier nécessité par les conditions spéciales du genre. D'autant plus quand on considère le fantastique, avec Jean Bellemin-Noël, comme une irréalité génératrice d'angoisse qui vit d'ambiguïté.
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Pour Tzvetan T o - d o r o v qui, dans son approche morphologique du problème, trouve la pierre de touche du fantastique dans l'hésitation entre une explication naturelle et une explication surnaturelle des événements évoqués,
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le fantastique se définit aussi par la perception ambiguë qu'a le lecteur des événements rapportés,
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et dans Aurélia de Gérard de Nerval c'est la folie,
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Pierre C a s t e x, Anthologie du conte fantastique français. Paris, Corti, 1947, p. 8.
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Jean Bellemin - Noël, La littérature fantastique, chap. LXIX, in: Pierre
Abraham, Roland Des né et al., Manuel d'histoire littéraire de la France,
T o m e IV, 1 7 8 9 — 1 8 4 8 , I l e p a r t i e . Paris, Éditions Sociales, 1973, p. 337 — 3 3 9 .
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Tzvetan Todorov, Introduction à la littérature fantastique. Paris, Seuil, 1970,
p. 37. Il faut cependant faire remarquer que le terme de «surnaturel» - prête à une discussion: «Le naturel est ce qu'on trouve dans la nature et ce qu'on s'attend à y trouver. Le merveilleux est ce qu'on ne trouve pas dans la nature et q u ' o n ne s'attend pas à y trouver. Le surnaturel est ce qui n'est pas naturel mais que votre curé trouve naturel. Le bizarre est ce qui est naturel, mais que vous