destin
Amorce : Le théâtre, par ses artifices matériels et ses conventions, semble nous écarter du réel et de la vérité. Les termes jeu etjouer indiquent bien ce côté factice et illusoire.
Problématique : Mais le théâtre n'est-il qu'artifice et conventions, ou l'illusion théâtrale dévoile-t-elle la vérité ?
Annonce du plan : S'il n'est pas « le pays du réel » (Hugo), le théâtre ne dépasse-t-il pas l'artifice pour nous conduire par des détours à ce que Hugo appelle « le vrai » ?
I. Le théâtre : artifice, illusion et faux-semblants
Le théâtre est surtout représentation. Or, représenter signifie « remplacer », « tenir lieu de » : le verbe implique la notion d'illusion. Et, de fait, rien n'est vrai au théâtre. Tout ce qui fait la réalité de la vie - lieu, espace et temps, mais aussi parole - y est transformé.
1. Le lieu : un univers factice de carton
La matérialité factice de la mise en scène est aisément visible.
Au théâtre, le lieu est illusion : le spectateur admet que la scène présente comme réel un lieu en réalité factice et que les deux cents mètres carrés du plateau représentent une forêt dans l'acte II de Dom Juan, un champ de bataille dans Cyrano de Bergerac.
Hugo explique que « le théâtre n'est pas le pays du réel : il y a des arbres en carton, des palais de toile, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l'or de clinquant, du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous la terre. »
Les masques du théâtre antique amplifient et déforment voix et visages pour mieux souligner l'identité du personnage. De même, les costumes prennent une valeur symbolique : le traître est vêtu de noir et porte un large chapeau qui lui couvre le visage pour mieux montrer sa vilenie.
La commedia dell'arte abonde en codes simples qui permettent au spectateur de se repérer et de comprendre les enjeux de l'intrigue.
Comble de l'illusion : dans certaines œuvres, la mise en abyme redouble l'illusion spatiale. Ainsi, dans L'Illusion