Viviane : J’ai lu et relu à plusieurs reprises la lettre à Ménécée ainsi que le traité de la brièveté de la vie de Sénèque. Ayant pris le temps de réfléchir et d'analyser avec précautions chaque phrase une à une, malgré toutes les années passées depuis la première apparition de ces textes, je trouve que ceux-ci sont toujours aussi importants et d'actualité à notre époque. Même en 2015, le temps est un facteur précieux et fragile qui obsède chaque homme sur terre. Le temps gère nos décisions, nos actions, chacun le dépense comme s'il n'en coûtait rien!

Valérie: Je ne suis pas d'accord, selon ces anciens textes la vie est courte. Pourtant elle semble suffisamment longue pour les accomplissements de grands projets. À mes yeux, 100 ans, ne semblent pas courts du tout. Même que quand je suis au travail ou à l'école les journées sont longues et pénibles. Je trouve que ces vieux ouvrages ne représentent aucunement la société d'aujourd'hui.

Viviane: Certes la vie est assez longue quand on emploie chaque moment à bon usage. Et les soirées et les fins de semaine de nos générations ne sont-elles pas trop courtes selon toi? En calculant que l'humain vit 100 ans, si on enlève le transport, les tâches, les chicanes, les problèmes d’argent, l’inaction, les maladies et le travail, il ne reste en fait plus beaucoup de temps pour nous, pour vivre. N'est-il pas trop tard de commencer à vivre lorsqu'il faut sortir de la vie?

Valérie: En effet, mes temps libres passent si vite que je ne peux réellement en profiter.

Viviane: As-tu déjà remarqué que nous ne prenons pas de temps pour nous. Nous reportons toujours à plus tard, un jour quand j'aurai 60 ans, je prendrai ma retraite et ces années seront pour moi. Après avoir passé la majeure partie de notre vie à travailler pour d'autres au lieu d'entretenir la santé de notre âme. Les hommes ne se donnent pas le temps de vivre, ni avant ni aujourd'hui, est ce que c'est logique de se réserver seulement le reste de notre vie.

Valérie: