Discri estrangère ses
Publié le 06/10/2010
Prénommé Mohamed, son entreprise lui demande de s'appeler Alexandre
Le jeune homme a décidé de porte plainte pour discrimination contre la société de livraison qui l'employait en stage.
"Mohamed, ce n'est pas courant. Tu vas t'appeler Alexandre, ça passe mieux".
C'est ce qu'a demandé le directeur adjoint de la société de livraison Maximo, situé dans les Ardennes, à un lycéen en stage. Son travail consistait à téléphoner à une liste de clients pour leur proposer des promotions. "J'avais préparé mon argumentaire ainsi: 'service clientèle, bonjour. Mohamed à l'appareil', a-t-il expliqué. Mais dès les premiers appels, le directeur adjoint de la société lui demande de changer de prénom.
Pour Xavier Médeau, son avocat, "on est en plein préjugé et en plein délire commercial, mais une telle atteinte aux droits fondamentaux ne peut être justifiée par des intérêts économiques". Il a rappelé que les faits constituent un délit pénal en évoquant un arrêt de la Cour de Cassation du 10 novembre 2009, qui stipule "que le fait de demander à un salarié de changer son prénom d'origine étrangère pour un prénom d'origine française est une atteinte à ses droits et une discrimination", a-t-il précisé.
"Les dégâts du débat sur l'identité nationale"
Faouzi Lamdaoui, ex-secrétaire national du PS à l'égalité, a également jugé cette mésaventure révélatrice "des dégâts provoqués par le mauvais débat sur l'identité nationale. Ce lycéen, français de naissance, est victime d'un faux délit d'appartenance ethnique qui remet en cause le premier article de la Constitution établissant l'égalité absolue entre tous les citoyens".
Le jeune homme de 19 ans, actuellement en terminale au lycée professionnel Etion de Charleville-Mézières, a décidé de porter plainte pour discrimination. "Je suis français, né en France et je veux vivre avec mon vrai prénom comme tout le monde", explique le jeune