Dissert
Le chapitre introductif de l’ouvrage, intitulé de façon explicite « Trente ans après Belotti », revient sur l’apport de l’ouvrage de cette psychologue italienne. Chez Belotti, on pouvait lire : « Tous les comportements de l’enfant sont, dès son plus jeune age, “lus” et interprétés différemment selon son sexe, par les adultes ». Quelles continuités peut-on observer ? Les petites filles sont-elles toujours traitées comme des petites filles, et donc différemment des petits garçons ? Belotti montrait que sans s’en rendre compte, les mères se comportent différemment, notamment dans les jouets qu’elles proposent, mais aussi dans leurs interactions verbales avec les filles et les garçons. On stimule davantage le comportement social des garçons que celui des filles, on les stimule plus sur le plan moteur : on les manipule avec plus de vigueur, on les aide à s’asseoir, à marcher, plus que quand il s’agit d’une fille. Pères et mères mettent en oeuvre des comportements différenciés selon les sexes : les pleurs d’un nourrisson sont interprétés en termes de colère si le bébé est présenté comme un garçon, en termes de peur s’il est présenté comme une fille. Qu’en est-il trente-cinq après ? Si la réponse est développée tout au long de l’ouvrage, ce premier chapitre vise d’abord à examiner les conditions méthodologiques