Dissertation citation de diderot
Ainsi écrit-il, le 18 juillet 1762, dans une lettre adressée à son amie, Sophie Volland : « Presque toujours, ce qui nuit à la beauté morale redouble la beauté poétique.
On ne fait guère que des tableaux tranquilles et froids avec la vertu ; c’est la passion et le vice qui animent les compositions du peintre, du poète et du musicien. » On retrouve dans cet énoncé affirmatif l’homme artiste, écrivain mais surtout le critique d’art qu’est Diderot. Au XVIème siècle l’inspiration des artistes vient principalement des forces divines, la beauté est alors le produit de la spiritualisation, elle est quelque chose de céleste. Au siècle des Lumières, siècle de liberté, les artistes s’émancipent par rapport au divin, représentant du Bien. Déjà les tragédies de Racine du XVIème montraient que la souffrance peut être source de beauté. C’est dans ce contexte que Diderot écrit à son amie Sophie Volland.
Diderot envisage donc le thème de la création romanesque et renforçant son argumentation par un parallélisme dans lequel les deux verbes « nuire » et « redoubler » se font face, il montre que ce qui est nuisible à la beauté morale, à savoir le Mal, accroît d’autant plus la beauté poétique : la beauté littéraire. Il reformule ensuite son affirmation à l’aide de métaphores, créant ainsi un effet de répétition comme pour s’assurer que son amie l’ait parfaitement comprise. Dans la seconde phrase les « tableaux » sont l’image de la littérature. Diderot personnifie ici les tableaux (sous entendu la littérature) en les qualifiant de « tranquilles » et « froids ». Ces adjectifs qualificatifs renvoient respectivement à l’absence de tout mouvement