Des élèves en décrochage scolaire, qui recommencent leur année, et qui n’arrivent pas à satisfaire les exigences de l’école : voilà un sujet qui de tous temps a alimenté les débats dans les différentes sphères institutionnelles s’attachant à l’amélioration du système scolaire. L’exigence est « ce que quelqu’un réclame d’une autre personne, d’une institution » et par exigences scolaires, j’entends les compétences que le décret « Missions » a mises en place depuis une quinzaine d’années, ainsi que tous les savoirs et savoir-faire que les écoles et professeurs veulent pour acquis chez leurs élèves. Cette accumulation de savoirs couplée à un système de cotation que certains disent inadapté entraîne parfois de très grandes difficultés chez les élèves. Ces difficultés peuvent être diverses et nombreuses (problèmes de mémorisation, de compréhension des consignes, manque de continuité dans les cours, cours magistraux peu stimulants,…). Lorsque Élisabeth Bautier, pédagogue et sociolinguiste, dit : « […] si on cherche à comprendre en quoi les exigences scolaires font problème à certains élèves, on cherche davantage à voir comment aider les élèves plutôt qu’à modifier l’école [...] », elle semble suggérer que la solution à ce problème d’adaptation est la modification de l’institution scolaire. Est-ce qu’alors les exigences scolaires doivent être revues à la baisse ou modifiées pour réduire les difficultés des élèves ? L’accès aux apprentissages nécessaires doit-il être réformé ? Ou bien les élèves doivent-ils recevoir plus d’aide pour parvenir à combler ces exigences ?
Ces dernières années, et récemment encore, les politiques désiraient une réforme globale de l’enseignement. Il est très fréquent d’entendre parler des classements internationaux des systèmes d’éducation, c’est parfois à ces résultats que les politiques font référence et par ceux-là qu’ils entendent légitimer un changement de l’école. Ainsi, en 2010, Marie-Dominique Simonet soulignait que, malgré les bons