"Le masque des uns et des autres, dans la pièce, est le seul moyen de parvenir à ses fins et se mettre à l’abri de la vérité de soi-même"

Dans la pièce de théâtre, « Lorenzaccio » écrite en 1830 par Alfred de Musset, le jeu du masque, au sens propre comme au sens figuré, est utilisé d’une façon ou d’une autre, par de nombreux personnages qui cherchent à parvenir à leurs fins. L'action se déroule à Florence en janvier 1537. Le Duc Alexandre de Médicis mène une vie débauche et règne sur la ville par la terreur. Lorenzo de Médicis, son cousin, a pour projet de le tuer et ainsi libérer Florence de ce tyran. Pour arriver à son but, il cache ses intentions. Lors de la première lecture on peut se demander si le masque des uns et des autres, est le seul moyen de parvenir à ses fins et de se mettre à l’abri de la vérité de soi-même. Une lecture et une réflexion plus approfondie, permet d’abord de constater qu’il existe différents masques pour cacher certains aspects de sa personnalité, ses intentions ou même la vérité de soi-même. Cependant, le jeu du masque pour duper son entourage à ses limites. De plus si les masques sont des raccourcis pour parvenir à ses fins, l’honorabilité d’un personnage, sa vertu, n’est-elle pas, avilie à long terme, laissant place à de la culpabilité ?

La dissimulation de sa personnalité aux autres et à soi-même peut s’effectuer de différentes façons; le masque que l’on utilise peut prendre différentes formes. Dans la pièce de Lorenzaccio, on découvre que le masque peut être l’habit du personnage. Prenons l’exemple du Cardinal Cibo, on constate qu’il cache son avidité et son propre bénéfice derrière son sacerdoce. Le Cardinal : « Rien n’est pêché quand on obéit à un prêtre de l’Eglise romaine » Acte I scène 3. En effet, il tente de corrompre la Marquise de Cibo, sa belle-sœur, pour mieux approcher le Duc de Médicis. Ainsi, si son stratagème fonctionne, il pourrait profiter de la situation tout en restant dissimulé derrière son statut d’homme