Dissertation
I) Contemplation et remémoration
II) Une réflexion philosophique et ontologique
III) Une réflexion sur le statut du poète.
Le premier distique est chargé de références littéraires. L'heure qui sonne la nuit est immanquablement liée à « minuit », une heure propre à susciter l'angoisse dans les romans. De plus l'heure semble sonner comme le glas. Cette heure, ici, est associée implicitement au memento mori, par stéréotypie culturelle. Le poète fait en sorte que la perspective de la mort soit l'un des horizons d'attente du lecteur. Le deuxième hémistiche du second distique renverse cette attente puisque le poète affirme son existence. Le deuxième vers joue d'ailleurs sur les ambiguïtés des valeurs du présent. « Les jours s'en vont » a un présent à valeur permanente, ou omnitemporel. Or, « je demeure » est mis sur le même plan alors que, par essence, un verbe d'existence ne peut pas avoir une valeur permanente. L'ambiguïté est due à la confrontation de ces deux valeurs
La loreley est le personnage d'une légende germanique, femme sorcière, elle exerce un pouvoir maléfique sur les bateliers en les séduisant ; de cette façon, les bateaux vont se briser sur les rochers.
Si j'ai apprécié ce poème, c'est pour le personnage ambivalent de la Loreley. Elle est la figure de la femme maléfique qu'Apollinaire se plaît tant à évoquer dans ses poèmes, mais c'est aussi une femme touchante, dont la destinée est tragique et la condition malheureuse, puisqu'elle apparaît elle aussi comme une « mal-aimée. » Ce que j'ai aussi apprécié est la présentation du mythe, la description de la « femme sorcière