Dissertation
Naissance d'une passion ou pourquoi j'aime Maigret. par Murielle Gigandet Wenger
Flash-back. Dans les années '70. J'ai dix ans, je découvre la télévision. Le poste est en noir-blanc, et c'est le temps béni des grandes et belles séries comme on savait en faire à l'époque: ah! Les faucheurs de marguerites, Les Brigades du Tigre, La filière, Les cinq dernières minutes,et j'en passe…
Parmi tous les personnages que j'aime voir, il y en a un qui a une place à part: c'est Maigret, c'est Jean Richard, rassurant, le sourire tout pétri d'ironie tranquille et bonhomme à la fois, bref, une figure paternelle comme une fillette de 10-12 ans peut la rêver (je fantasme ? Peut-être, mais j'assume!). Alors je suis assidûment la série, je découpe dans le journal les photos et les résumés des épisodes….
Un peu plus tard, je découvre Simenon et je lis mes premiers "Maigret". Super ! J'y prends autant de goût qu'à la série.
J'ai 16 ans, j'entre au gymnase (l'équivalent des années de bac en France). Lors de la première leçon de français, le prof fait un sondage auprès de ses élèves sur leurs lectures. Je n'ai évidemment pas encore beaucoup fréquenté la littérature (à 16 ans!), mais je cite parmi mes auteurs favoris Simenon. Ah! Le sourire ironique et méprisant du professeur! J'ai l'impression de l'entendre penser: "Simenon ? Littérature de gare !". Evidemment, son plaisir à lui est de passer la plupart du temps de ses leçons à nous lire les extraits des œuvres de Rabelais qui ont été expurgés du Lagarde et Michard, évidemment des passages graveleux, voire scatologiques….Chacun ses goûts….
J'ai 20 ans, je commence des études de lettres à l'université. Parmi tous les auteurs français que je découvre, j'ai un coup de cœur: Proust etLa Recherche. On ne peut évidemment pas passer à côté de ce chef-d'œuvre. Simenon va être mis un peu en veilleuse, mais je continue à lire des "Maigret" pour le plaisir….
Le temps passe, de nombreuses occupations