Dissertation
volet analyse : L'absurde dans En attendant Godot de Samuel Beckett et Nous, les vivants de Roy Andersson
Préambule
À quoi pense-t-on, en premier lieu, lorsque l’on réfléchit à notre époque, au XXIe siècle? Les mots se bousculent : surconsommation, hyper-sexualisation, nanotechnologie, instantanéité, pollution, déséquilibre social, avenir incertain, et la liste est longue, très longue. L’excès, en toutes choses, est devenu une habitude, un mode de vie pour le monde occidental. Toutes ces valeurs d’apparences ne semblent exister que pour combler un vide laissé par le non-sens de l’existence humaine. À une époque des plus excessives que la Terre n’ait jamais connue, l’absurdité ne peut que frapper en plein visage, surtout avec l’horizon catastrophique - la fin des temps - qui semble inévitable et imminente (à cause de toutes les idées de grandeur de l’homme, incapable d’admettre et de remédier à ses propres erreurs), mais qui toutefois, fait de plus en plus jaser et de moins en moins réagir. Bref, nul doute que l’absurdité est inhérente à la société contemporaine. C’est pourquoi il apparaît pertinent de mettre en lien une œuvre du courant absurde du milieu du siècle dernier avec une autre plus actuelle. Cette analyse portera en effet sur l’absurde - et l’humour absurde - dans la pièce de théâtre En attendant Godot (1952) de Samuel Beckett et dans Nous, les vivants (2007), un film de Roy Andersson. Les facettes du sujet telles que la source du non-sens dont il est question, les personnages, la difficulté de communication entre ces derniers, leur sentiment d’impuissance et les procédés comiques en lien avec l’absurde utilisés dans les différents médiums sont parmi les aspects les plus pertinents à analyser.
La source du non-sens
Dans En attendant Godot
En attendant Godot est une pièce de Samuel Beckett jouée pour la première fois en 1953, dans les débuts du mouvement du théâtre de l’absurde. Ce courant était le résultat d’une profonde