Dissertation
2nde 3 Français
En 1670, dans sa préface de Bérénice, Racine, en admettant avoir rechercher une « simplicité d'action » qui peut passer pour « une marque de peu d'invention », mais qui présente pour lui « plus d'avantage » et qui prouve aisément sa force imaginative, en faisant « quelque chose de rien », estime avoir écrit une tragédie qui ne finisse pas nécessairement avec du « sang et des morts ». Pour lui, il faut qu'avant tout le dramaturge puisse savoir produire l'effet « de plaire et de toucher » à la fin de sa pièce, afin de chercher un caractère d'universalité. Il faut donc des « passions », des sentiments forts, prouvés par des personnages « héroïques », c'est-à-dire grands, animés par des sentiments élevés. Ainsi, Racine veut une fin sous l'effet de la violence des passions pour faire ressentir « cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie », c'est-à-dire de savoir convenir et émouvoir les spectateurs. Dans l'acte V, scène 7 de la pièce où elle est à son dénouement, nous nous demanderons comment ce dénouement est une résolution tragique conforme au projet formulé Racine. Nous verrons tout d'abord le dénouement en lui-même qui tend ensuite vers une résolution du dilemme, et enfin à la réalisation du tragique racinien.
La scène présentée est le dénouement de la pièce; elle termine l'action théâtrale. Les trois personnages principaux, Titus, Bérénice, et Antiochus, sont réunis pour la première fois: les personnages vont pouvoir résoudre le nœud de l'intrigue que forma le dilemme entre l'amour et le pouvoir pour Titus et Bérénice, appuyé par l'amour d'Antiochus pour celle-ci. Cela crée une certaine tension entre Titus et Antiochus dont Bérénice se place directement la victime comme le montre le vers 3: « En quelle extrémité me jetez-vous tous deux! », c'est-à-dire à la limite de ses sentiments; l'utilisation de la voix passif du verbe «