Dissertations
Section 1 : L’objet de la science politique
§ 1 : Une grande fluidité sémantique
Ce terme peut être employé à la fois comme adjectif, substantif (féminin) ou au masculin. Dans cette dernière acception il a un sens plus restreint et correspond à l’usage scientifique.
§ 2 : Quelques définitions…
Il n’y a pas un objet mais des objets sur lesquels se penche le politiste. S’il est difficile de donner une définition a priori, il est néanmoins possible de s’accorder sur un « noyau médian » qu’une énumération d’objets fondés sur le recueil empirique est le plus à même de décrire. Reprenons par exemple la longue liste proposée par Jean Leca dans le traité de science politique qu’il a codirigé avec Madeleine Grawitz :
« Il existe un noyau empirique commun, non pas un « objet déjà-donné-là » dans la mesure où de nombreuses sociétés n’ont pas de mots ou ont des mots très différents pour se désigner elles-mêmes, mais un ensemble d’objets : s’il n’y a pas de politique qui se représente toujours comme telle, il y a toujours des armées (ou des gens qui ont des armes), des différents réglés, des ressources allouées, des groupes en conflit, des représentations plus ou moins légitimes de l’ordre social. Il n’est donc pas défendu d’indiquer empiriquement et naïvement une liste d’ « activités politiques » qui balisent le champ, même quand elles ne sont pas imputables à des rôles et des sphères institutionnelles spécifiques directement repérables dans le code indigène de la société étudiée. Par exemple, l’activité « législative » (la détermination des buts fondamentaux et des principes généraux d’une société, ainsi que l’édiction des normes de comportements), « administrative » (l’exécution des règles, l’allocation de services et de contraintes, l’extraction de ressources, par exemple l’impôt), « partisane » (la compétition des groupes quel que soit leur principe de constitution, pour soutenir ou