Science et politique
« La politique n’est pas une science et elle s’appuie trop rarement sur la raison. Mais, dans une démocratie pluraliste, les mêmes distinctions s’appliquent. La politique, comme la science, doit se fonder sur notre capacité à nous persuader l’un l’autre d’objectifs communs reposant sur une réalité commune. De plus, la politique, à la différence de la science, implique le compromis, l’art du possible. » C'est ainsi que Barack Obama conçoit en partie la politique dans son livre L'audace d'espérer. De ce fait, le Président des États-Unis distingue politique et science malgré quelques points communs. Existe-t-il un lien entre science et politique ? Effectivement, la science est synonyme de savoir. C'est une connaissance qui repose sur des critères précis, obéissant à des lois et vérifiée par l’expérience. Une méthode est indissociable de la science prenant en compte la logique, l'empirisme et supprimant au possible toutes formes de subjectivité. Au contraire, la notion de politique inclut de la subjectivité puisque elle peut correspondre à la politique d'un homme ou d'une institution qui ont une stratégie déterminée. Elle renvoie plus généralement à l'art de gouverner en but du bien public, à l'exercice du pouvoir. Or l'art n'est pas un savoir. De plus, la science peut être enseignée, et c'est ce qui la distingue clairement, selon Aristote, de la sensation, de l'expérience et de l'art. Toutefois, il existe de nos jours un cursus type (ENA par exemple) formant les hommes politiques qui laisse penser que la politique peut aussi être enseignée.
Ainsi des influences respectives entre science et politique ne remettent-elles pas en cause la distinction claire et l'incompatibilité des deux notions malgré leurs différences décisives ?
La politique a en effet porté un intérêt de plus en plus important à la science. Cet intérêt a conduit les États à développer et établir une réelle politique scientifique. La politique est même devenue elle-même une