Dossier sur la pièce de theatre "se trouver".
Ne pas être soi : c'est l'inquiétant sentiment qui envahit Donata Genzi (Emmanuelle Béart), actrice en plein doute qui croit emprunter chaque geste, chaque parole, à un personnage qu'elle a interprété. Un soir, sur un coup de tête, elle s’enfuit avec Ely Nielsen (Vincent Dissez), peintre suédois pourvu de la spontanéité qui lui manque tant. Avec lui, elle espère enfin “se trouver”, sans le miroir si trompeur du public. Mais pour cela, son amant lui demande de renoncer au théâtre. Donata accepte, à la condition de monter une dernière fois sur scène, afin de lui faire prendre conscience de l'importance de son renoncement… Se Trouver est une des dernières pièces de Luigi Pirandello. Grande figure du théâtre moderne, l’auteur italien y fait culminer en intensité dramatique un sujet qu’il connaît bien : l’acteur, personnage qu’il place au centre de ses grands classiques. Mais il l’aborde ici dans sa dimension la plus intime : Se Trouver nous parle en effet de son état émotionnel, être-caméléon jonglant avec de nombreux masques et toujours au bord de la rupture. Pour Stanislas Nordey, cette pièce s’impose comme "le chaînon manquant entre ces deux pics du théâtre de Pirandello que sont Six Personnages en Quête d'Auteur et Les Géants de la Montagne”. Le metteur en scène reprend le même couple d'acteurs que pour sa pièce Les Justes, créée la saison dernière. Emmanuelle Béart y incarne idéalement cette artiste fragile vivant un dilemme dramatique entre son art et sa vie. Pour Stanislas Nordey, « Se Trouver est inexplicablement peu ou pas monté en France, alors qu'il offre un portrait de femme et d'actrice étonnant et rare”.
Dans un décor monumental qui évoque les années trente (splendeur et Mussolini...) imaginé par Emmanuel Clolus et que transfigurent les lumières de Philippe Berthomé, Raoul Fernandez inscrit ses costumes somptueux. Il ose des verts de vitalité, de vivacité, de sauvagerie de la nature. L'élégance d'un petit monde fortuné se