Droit administratif
« Comment les contrôles de l’État sur les collectivités territoriales se justifient-ils dans un État unitaire ? »
INTRODUCTION
Le concept d’État unitaire repose sur une double unité : unité d’autorité juridique et unité du pouvoir politique. L’organisation juridique et politique dispose donc de la totalité des compétences étatiques sans partage ou concurrence possible avec un quelconque autre niveau. La souveraineté interne et internationale appartient à l’Etat, ce qui permet aux gouvernements des Etats unitaires d’être directement en contact, sans intermédiaires possibles, avec les Etats étrangers et la société internationale. La France est considérée par certains comme l’archétype de l’Etat unitaire. Elle se distingue des démocraties occidentales par l’importance des pouvoirs dévolus à l’État central malgré le processus de décentralisation particulièrement actif depuis les années 1980. Les constitutions françaises qui se sont succédées ont toujours reconnu que la République est « une et indivisible ». La Vème république adoptée le 4 octobre de 1958 dispose, en son article premier, que « la République est indivisible [… qu’] elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction […] ; [que] son organisation est décentralisée ». La France a ainsi accordé des pouvoirs nouveaux et sensiblement accrus à ses collectivités territoriales ainsi que des statuts particuliers à la Nouvelle-Calédonie, la Corse, la Polynésie française. La loi constitutionnelle du 28 Mars 2003 relative à l’organisation décentralisée de la République met fin à un certain immobilisme en matière d’organisation administrative et à une forte tradition centralisatrice. C’est dans ce cadre que l'État exerce le contrôle administratif des collectivités territoriales. Ces contrôles sont effectués avec pour finalité le respect de l’unité des règles de droit sur l'ensemble du territoire de la République. Si la réforme de la décentralisation engagée en