Droit des biens M. Fages 2008-2009 Introduction Section 1 : Notion de biens Littérature abondante et savante pour l'élaboration d'une définition juridique du mot bien. Le Code civil ne définit pas la notion et il ne semble pas indispensable d'enfermer la notion dans l'étroitesse d'une définition. §1 : Biens et personnes Cette distinction est fondamentale car c'est celle de l'être et de l'avoir, du sujet et de l'objet. Une chose, même animée, même animale, ne constitue pas une personne. Inversement, une personne ne constitue pas une chose comme le montre les nombreux arrêts abordant le concept de respect de la dignité humaine. On peut néanmoins attacher de la valeur à une personne, valeur émotionnelle mais aussi économique (un chef peut facturer l'employé envoyé en déplacement), toutefois juridiquement la personne ne s'assimile pas à une chose. L'art. 4 de la CEDH prohibe à ce titre l'esclavage, rappelant ainsi qu'une personne ne peut être un bien au service d'une autre personne. On peut en déduire 2 choses : on a une primauté de la personne mais, malgré cela, il ne faut pas nier l'importance des biens. A] Primauté de la personne La primauté de la personne est affirmée dès l'art. 16 du Code civil : « la loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie ». Cela signifie que la personne passe avant les choses, donc avant les biens. Cette primauté est également perceptible dans la structure des Codes où les personnes sont situées avant les biens (c'est valable autant pour le Code civil que pour le Code pénal). B] Importance des biens Pour se rendre compte de l'importance des biens il suffit de lire l'art. 1er du protocole additionnel n°1 de la CESDH. L'objet de la Convention est de protéger les droits de l'Homme, pourtant cet art. protège les biens des personnes. La CEDH a d'ailleurs une vision assez conquérante de cet art. et le sollicite assez régulièrement. En