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Introduction :
Après la grave crise provoquée dès l’été 2007 par les subprimes aux États-Unis, et la faillite de la banque « Lehman Brothers » en septembre 2008, pouvait-on s’attendre à l’onde de choc qui a atteint l’Europe à partir de l’automne 2009, lorsque la Grèce a avoué être au bord de la faillite ?
Économiste au Cepii, Benjamin Carton relativise : « On ne peut jamais prévoir exactement ce qui va se passer, où le système va lâcher et qui sera concerné. Mais on connaissait les zones de faiblesse », rappelle-t-il.
La Grèce, à ses yeux, n’a été qu’un révélateur des problèmes endémiques du Vieux Continent : le modèle économique de plusieurs pays – fondé sur l’endettement des ménages, des entreprises ou de l’État – était à bout de souffle et n’offrait plus de perspectives de croissance, rendant problématique le remboursement de la dette.
Autre vecteur de fragilité : les banques. Plusieurs d’entre elles ont dû être nationalisées en 2008-2009, notamment en Irlande, en Grande-Bretagne et en Allemagne, mais celles qui ont échappé au contrôle des États n’ont pas mis à profit la période de « rémission économique » pour reconstituer leurs forces. Elles se retrouvent donc particulièrement vulnérables, aujourd’hui, avec la menace qu’un État ne puisse pas rembourser ses dettes.
Le monde occidental est arrivé au bout de ses crédits. Pendant une décennie, une politique monétaire accommodante – bâtie à partir de taux d’intérêt bas – et une sous-estimation des risques ont permis aux entreprises et aux particuliers de s’endetter à faible coût.
L’immobilier a porté la croissance aux États-Unis ou en Espagne. Les crédits à la consommation ont accru les importations de produits chinois aux États-Unis et en Europe. Les usines sont allées s’installer en Asie, là où la main-d’œuvre était moins chère. On s’endettait pour rien. On achetait pour rien.
Pour la majorité des pays occidentaux, ces dettes devenaient