Désastre de lisbonne
Le 1er novembre 1755 l’Europe fut secouée par un terrible séisme qui ravagea purement et simplement la ville de Lisbonne. Cette ville, au cœur de la péninsule ibérique, fut la victime de la violence de l’un des pires tremblements de terre qui aient été connus jusque-là, ce qui suscita des réactions mêlant effroi, émotion et colère. Ces sentiments-là se trouvent au cœur du poème écrit par Voltaire un an plus tard, un poème dans lequel cet illustre écrivain, chef de file du mouvement des Lumières, exprime à la fois la désolation face au spectacle affreux et une véritable interrogation quant à l’origine d’un tel mal. Comment l’auteur de Candide (1759) parvient-il à exprimer ces deux sentiments à travers ce poème ? De quelle manière ce texte peut-il être lu comme un témoignage ému et sincère face au spectacle de la nature déchaînée et, en même temps, comme une critique virulente de l’optimisme philosophique qui pose comme axiome que dans ce monde, créé par un Dieu bon et sage, « tout est bien » ? De quelle manière sentiments et arguments cohabitent-ils dans ce texte dont l’actualité semble frappante ? Nous traiterons cette problématique à travers deux axes principaux : nous commencerons par montrer comment le poème parvient à exprimer les sentiments violents d’un spectateur désemparé puis, dans un deuxième temps, nous verrons comment Voltaire critique l’optimisme philosophique,