Editorial

789 mots 4 pages
Nul besoin d'être devin pour prédire que, dimanche 25 octobre, l'élection présidentielle en Tunisie verra le triomphe de Zine El-Abidine Ben Ali, qui, à 73 ans, va entamer un cinquième mandat. Au pouvoir depuis vingt-deux ans, le tombeur d'Habib Bourguiba, le "père de l'indépendance" écarté à la suite d'un "coup d'Etat médical", a toujours écrasé ses adversaires, ne leur abandonnant que des miettes. Le comble a été atteint lors du scrutin de 1994, où M. Ben Ali avait raflé 99,81 % des suffrages, selon les chiffres officiels. Cinq ans plus tard, sollicitant un troisième mandat, il s'était contenté de 94,49 % de votes en sa faveur - sur fond de participation massive, comme à chaque fois.
Ces scores absurdes, qui en disent long par leur invraisemblance sur la réalité de la démocratie tunisienne, étaient aussi ceux de son prédécesseur. A quatre reprises, de 1959 à 1974, Habib Bourguiba a été élu et réélu à la présidence avec plus de 99 % des suffrages exprimés. Avec de tels plébiscites, un scrutin présidentiel ne s'imposait plus et, logiquement, en 1975, Bourguiba instaurait la présidence à vie. Circonstance atténuante : c'était Bourguiba ! Un grand de l'Histoire.
Indéfendable sur le plan politique, cette continuité d'un président à l'autre a été positive dans d'autres domaines. Sur des questions cruciales comme le statut de la femme ou la politique démographique, Ben Ali a eu l'intelligence de poursuivre l'oeuvre de Bourguiba. La Tunisie y a gagné en modernité.
Les choix économiques de M. Ben Ali se sont souvent révélés être les bons. En privilégiant l'économie de marché, en tissant très tôt des liens solides avec les pays de l'Union européenne, en mobilisant des ressources importantes en faveur de l'éducation, la Tunisie, dépourvue de ressources naturelles, est un exemple de développement plutôt réussi, même si la corruption, systématiquement organisée au profit du clan présidentiel, et la frilosité des entreprises tunisiennes hors de leur marché national posent

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