En quoi le poeme liminaire annonce-t-il le recueil ?
Notes de cours
I- L’annonce d’une collaboration
L’hommage à Man Ray
Prééminence de son nom, évocation de son geste artistique. Tout se passe comme si Eluard préfaçait un recueil d’œuvres de Man Ray. Pourtant présence du « nous »…
La présence ambiguë d’Eluard : l’illustration paradoxale
La présence d'Eluard se lit à travers la signature PE et en italique, pourtant le « je » du poète est absent – il se dissout dans le dessin. Le vocabulaire amoureux – un projet d'accouplement et de dissolution (préposition dans) - comme si Eluard se faisait le plus petit possible.
Man Ray dessine. Eluard illustre ensuite ces dessins de ses textes. Mais est-ce bien une illustration ?
Quand Eluard refuse à Man Ray la douceur : « pas un duvet, pas un nuage, mais des ailes, des dents, des griffes », il y a pourtant des nuages – ce qui prouve qu'Eluard sélectionne ou ajoute quelque chose), Le recueil se donne dès lors à lire comme une architecture artistique, un faisceau d’échos entre images et textes proposant des sens, ouvert, libre. Si bien que si l'illustration est un projet (presque) amoureux, cet amour-là s'équilibre entre fusion et friction, où, pour paraphraser André Breton, la beauté est « convulsive » ou « électrique » car elle naît du rapprochement d'univers mentaux différents. Certains poèmes paraissent simple illustration (« l'Attente ») alors que d'autres semblent une substitution, imprimés sur le palimpseste du dessin (La Marseillaise... qui rattrape le dessin dans la chute)
II- Le surréalisme déjà à l’œuvre
Une lutte contre les conventions
En même temps, Eluard met l'accent sur un point du dessin de Man Ray qui n'est pas la douceur : « Pas un duvet, pas un nuage, mais des ailes, des dents, des griffes » - un jugement à la fois altier (les ailes) et griffu – présence en filigrane d'une menace et d'un combat. Le combat contre le « nous » et le « on » qui incarnent une vision normative du monde, tandis qu'au