Enfances poétiques
« Enfances poétiques »
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Dans ce corpus figurent cinq textes : « L’enfant » de Victor Hugo, extrait de l’œuvre Les Orientales de 1829 ; « Le joujou du pauvre » de Baudelaire, extrait de l’œuvre Le Spleen de Paris de 1869 ; « Les Effarés » et « Les poètes de sept ans » de Rimbaud, extraits de l’œuvre Poésies, recueil publié entre 1883 et 1891 ; et enfin le poème « Chasse à l’enfant » de Prévert, extrait de l’œuvre Paroles de 1946.
Un enfant figure dans chaque poème et tous les poètes traitent sensiblement le même thème. Les poètes se servent de l’enfance pour dénoncer les problèmes du monde et de la société créés par les adultes.
Chaque poète dénonce une situation problématique, créée par les adultes et infligée aux enfants. Dans le poème de Victor Hugo, le poète dénonce la guerre. Il caractérise l’enfant comme un être doux, pieds nus, encadré dans un scénario extrêmement violent. On peut signaler un contraste au vers 11 entre « aubépine » que est un arbuste piquant et au vers 13 « rocs anguleux » et le fait que cet enfant soit pieds nus, sans protection. Le poète contraste ainsi cette douceur et innocence de l’enfant avec cette scène de guerre, de violence et de destruction. De plus, Victor Hugo fait une inversion des rôles entre l’adulte et l’enfant. L’adulte essaye de consoler l’enfant en lui demandant ce qu’il veut. Il lui suggère un oiseau de bois (vers 31), oiseau bleu qui symbolise l’espérance. Au vers 34 il lui propose tout ce qui symbolise la beauté « fleur, beau fruit, ou l’oiseau merveilleux ». Contrairement à ce que le lecteur attend, l’enfant répond au dernier vers qu’il veut de la poudre et des balles. Le poète place ainsi l’enfant dans un monde qui appartient aux adultes. L’enfant est ainsi utilisé pour dénoncer la violence et l’absurdité que les adultes créent et infligent aux enfants.
De même, dans le poème de Prévert, l’enfant est condamné pour une faute qu’il n’a pas commise. Ce poème évoque la