Esclave
Scène VI
Situer le texte :
Les deux valets viennent tour à tour de dénoncer les travers de leurs maîtres. Cléanthis décrit avec beaucoup plus de ressentiments les défauts de sa maîtresse sur sa coquetterie, ses artifices, etc. En revanche Arlequin est moins cruel avec son ancien maître et se contente d’ébaucher un portrait satyrique. On note une différence d’attitude entre les deux valets.
Les deux maîtres doivent ensuite avouer leurs défauts, non sans réticence.
Et maintenant, en l’absence de Trivelin, les valets se comportent s’ils étaient réellement devenus leurs maîtres et singent leurs manières en jouant une scène d’amour. • Hypothèse :
Cette scène est en quelques sorte l’apogée du renversement des rôles. Les valets se prennent totalement pour leurs maîtres et s’amusent même à parodier leurs codes galants. Il y aune certaine fragilité dans l’inversion des rôles et encore une fascination à l’égard de leur maîtres et ils n’arrivent pas à s’en débarrasser. Ainsi ils donnent lieu à une véritable scène de théâtre dans le théâtre, les maîtres assistant à leur ridicule impuissant.
1) Parodie : (En jouant cette scène d’amour à la manière de leur maîtres, Arlequin et Cléanthis parodient leurs anciens maîtres qui assistent impuissants à la contrefaçon de leurs attitudes.
¤ La conversation galante :
Arlequin et Cléanthis imitent le comportement sentimental de leurs maîtres en adoptant les codes de la séduction mondaine. - Arlequin : la façon dont il courtise sa compagne : attitude galante des aristocrates( il se promène à son bras, il s’agenouille pour lui déclarer sa flamme. Son vocabulaire, métaphorique et précieux, n’est plus celui auquel ses origines et son franc-parler nous avaient habitués : « Madame » pour s’adresser à Cléanthis, il feint de s’intéresser à la douceur du temps pour arriver adroitement aux sentiments que lui inspire la belle. Il recourt à la métaphore du feu pour désigner l’intensité de