Etude de texte merleau ponty
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Il y a lieu de craindre que notre temps, lui aussi, rejette le philosophe en lui-même et qu’une fois de plus la philosophie n’y soit que nuées. Car philosopher, c’est chercher, c’est impliquer qu’il y a des choses à voir et à dire. Or, aujourd’hui, on ne cherche guère. On « revient » à l’une ou à l’autre des traditions, on la « défend ». Nos convictions se fondent moins sur des valeurs ou des vérités aperçues que sur les vices ou les erreurs de celles dont nous ne voulons pas. Nous aimons peu de choses, si nous en détestons beaucoup. Notre pensée est une pensée en retraite ou en repli. Chacun expie sa jeunesse. Cette décadence est en accord avec l’allure de notre histoire. Passé un certain point de tension, les idées cessent de proliférer et de vivre, elles tombent au rang de justifications et de prétextes, ce sont des reliques, des points d’honneur, et ce qu’on appelle pompeusement le mouvement des idées se réduit à la somme de nos nostalgies, de nos rancunes, de nos timidités, de nos phobies. Dans ce monde où la dénégation et les passions moroses tiennent lieu de certitudes, on ne cherche surtout pas à voir, et c’est la philosophie, parce qu’elle demande à voir, qui passe pour impiété.
Intro :
De nos jours, faudrait-il craindre que la philosophie se perde ? Devrait-on appréhender une nouvelle fois la disparition des philosophes et dans ce cas, de la philosophie ? Dans ce passage Maurice MERLEAU-PONTY interroge cette inquiétude de l'abandon de la recherche, de la stagnation des idées, de l'aversion de cultiver son savoir. La philosophie aurait-elle perdue de son attractivité ?
Il ne s’agit pas là d’une critique sur le résultat de l'avancée du temps, mais plutôt d’une réflexion sur ce que la philosophie est devenue siècle après siècle.
Nous verrons dans un premier temps ce qu'est la philosophie, ce qu'elle nous amène à faire, et comment l'auteur justifie notre désintérêt à cette science.
Dans un second temps, nous examinerons et remettrons en place dans