Etudes de tableaux impressionistes
Marion Ribes
L'art moderne est une rupture des théories classiques.
L'art classique montre l'invisible, l'intelligible au moyen du visible. Et c'est d'ailleurs à cette seule condition que le nu est acceptable. Il n'est alors pas considéré comme obscène.
Dans le tableau d'Olympia, Manet fait tout son possible pour que ce corps de femme ne soit pas celui d'une Vénus mais celui d'une femme visible. Ici, Manet peint ce qu'il voit, et c'est d'ailleurs ce qu'on lui reprochera. Les classiques ne peignent pas le visible. Or, lorsque Manet reprend La Vénus d'Urbino de Titien pour peindre Olympia, ce tableau fait scandale. Titien peint une Vénus : cette dernière confère un paravent pudique. Manet quant à lui supprime d'Olympia tout ce qui pourrait en faire une Vénus, et ajoute même des imperfections pour représenter le visible. Manet prend bien soin de représenter les poils, de raccourcir le corps, et de par la position de la femme, à en faire ressortir le ventre. Ici, la position n'est pas du tout conventionnelle, et la présence du chat demeure très ambiguë.
Le tableau d'Olympia rompt donc avec toute la tradition de l'esthétique classique. Ce tableau n'est pas Hégélien, il ne représente pas l'idée. Manet peint ici une femme.
La femme représentée devrait être gênée, mais elle n'en n'a pas l'air. L'indifférence du regard et le décors peut nous faire penser que la scène se situe dans une maison close, la femme est une prostitué ; Manet place alors le spectateur en client.
Il y a ici véritablement une rupture. Ce n'est pas dû à une autre technique, mais cela vient d'une autre conception. En 1863, on dit d'Olympia que ce n'est pas de l'art, mais du porno. Rappelons, qu'à cette époque, la morale est très stricte ; et les nus sont très mal perçus et tabous, sauf dans l'art, lorsqu'on représente des Vénus. Par exemple, la charge érotique de la Vénus de Cabanel est atténuée car le peintre a choisi de représenter une Vénus.
Le second