Evaluation fonction exécutive
Martial Van der Linden1, Thierry Meulemans1, Xavier Seron2 , Françoise Coyette3, Pilar Andrès1, et Cécile Prairial3 1 Service de Neuropsychologie, Université de Liège 2 Unité de Neuropsychologie Cognitive, Université de Louvain 3 Centre de Revalidation Neuropsychologique des Cliniques Universitaires SaintLuc Un déficit affectant les fonctions exécutives est fréquemment évoqué pour rendre compte de tout ou partie des troubles cognitifs observés dans de très nombreuses pathologies neurologiques et psychiatriques, comme par exemple les traumatismes crâniens (Mattson & Levin, 1990), les maladies dégénératives comme la maladie d’Alzheimer (Collette, Van der Linden, & Salmon, 1999) ou la maladie de Parkinson (Dalrymple et al., 1994), la schizophrénie (Marczewski & Van der Linden, 1999), l’alcoolisme (Dao-Castellana et al ., 1998 ; Noël, Van der Linden, & Verbanck, 1999), etc. Dans une acception très générale, le concept de "système exécutif" renvoie à un ensemble de processus (d’inhibition, de planification, de flexibilité, de contrôle, …) dont la fonction principale est de faciliter l’adaptation du sujet à des situations nouvelles, et ce notamment lorsque les routines d’actions, c’est-à-dire des habiletés cognitives surapprises, ne peuvent suffire (Damasio, 1985 ; Duncan, 1986 ; Shallice, 1982). Les fonctions exécutives semblent donc commencer là ou la tâche requiert la mise en œuvre de processus contrôlés. Classiquement, les structures du cortex préfrontal ont été considérées comme le soubassement cérébral des processus exécutifs (voir Van der Linden et al., 1999). Cependant, plusieurs auteurs ont suggéré que le fonctionnement exécutif ne dépendait pas exclusivement du cortex préfrontal mais exigeait la contribution d’un réseau cérébral beaucoup plus large (Collette et al., 1999 ; D’Esposito & Grossman, 1996 ; Morris, 1994 ; Fuster, 1993 ; Weinberger, 1993). Les troubles exécutifs peuvent conduire à des difficultés d’adaptation