Expo rennaissance du bellay
Joachim Du Bellay, poète du XVIeme ainsi que Pierre de Ronsard rassemblent autour d’eux les sept poètes français appartenant à la pléiade. Du Bellay écrit Les Regrets en 1558, recueil contenant 191 sonnets d’alexandrins d'inspiration élégiaque et satirique, par rapport à son voyage à Rome où, il rêvait de voir la grandeur de l'Italie et des souvenirs de l'Antiquité, mais qui s’est révélé un exil difficile.
Dans ce recueil, et plus particulièrement dans le sonnet Heureux qui comme Ulysse, le poète exprime sa déception et sa tristesse d’avoir quitté son pays et sa famille. Le lyrisme se caractérise par l'expression de sentiments personnels, il n'est pleinement manifeste qu'à partir du second quatrain. L’emploie du pronom de la première personne, "je", du déterminant "mon, ma" (qui indique ici une relation plutôt que la possession), l'interjection "hélas" du vers 5, voilà autant de moyens langagiers qui contribuent à transcrire l'expression personnelle du sentiment. La modalité interrogative et la répétition de la même question : "reverrai-je", aux vers 5 et 7, traduit un sentiment de nostalgie d'autant plus fort que la première question : "Quand reverrai-je", est une interrogation partielle, alors que la seconde : "Reverrai-je" est une interrogation totale. La question ne porte plus sur la date mais sur le fait. Les adjectifs "petit (village)" et "pauvre (maison)" ont de ce fait une valeur affective. Le lexique, qui associe "pauvre maison" et "petit village" à "une province" par la tournure définitive et de subjectivité affirmée "qui m'est". Le double adverbe "beaucoup davantage" clôt le quatrain avec une lourdeur qui révèle l'insistance sur la nostalgie. Cette nostalgie est confirmée par le présent d’énonciation qui s’oppose au futur et marque aussi la certitude du sentiment. La cheminée qui fume et le clos évoquent une intimité modeste mais chaleureuse qui manquait au poète