Ainsi, cette étude de Mizruchi nous offre un aperçu de ce qu’est la sociologie économique et des particularités d’une telle approche. Il démontre que les conditions de fonctionnement des marchés sont fortement liés à des comportements sociaux. La santé de l’économie dépend donc de la relation d’équilibre et des interactions qui lient trois entités distinctes, L’Etat, les syndicats et l’Elite Gouvernante. Cette dernière est véritablement présenté comme le groupe social le plus influent, et profitant d’un large « leadership ». À travers cette vision de l’économie , Mizruchi fournit alors une explication d’ordre sociologique à la crise de 2008 ; expliquant qu’elle provient d’une transformation opérée au sein de l’élite gouvernante. Comme toute relation causale, ce changement entraine de vives répercussions et débouche sur un déséquilibre global, dont nous ressentons aujourd’hui les effets. En tant que sociologue économique, Mizruchi tire des leçons de la situation actuelle pour tenter de résoudre les difficulté à venir.
Mais, au delà d’une étude ou d’une tentative de solution, la force du travail de Mizruchi est d’ouvrir le pas sur une reflexion concernant l’incidence des comportements de certains individus. Loin d’être un simple enchainement causal de faits théoriques, une situation économique est bien le produit d’hommes qui de part leur comportement vont changer du tout au tout une organisation sociétale mais aussi le dévenir d’un pays. Cette étude entraine alors irrémédiablement un débat parallèle sur la responsabilité des agents. Après de telles conclusions, il advient de s’interroger sur la nature de cette élite gouvernante, d’autant plus au vue de la situation actuelle. Qui est elle aujourd’hui ? Son poids décisionnel est-il le même qu’auparavant ? Tant de questionnements en suspend et qui ne cessent de s’actualiser. (C’est dans un tel contexte, le rôle et le travail du sociologue peuvent dès lors apparaitre comme une nécessité.