Formation à distance et apprentissage collaboratif dans les PME
De la techno-défiance au technocentrisme
Jean-Claude Marot (Article de 1999 mis à jour en février 2010) On peut voir dans la formation à distance basée sur l’usage des TIC (FOD), un mode d’organisation des apprentissages contribuant à assouplir de manière significative les contraintes d'espace et de 1 temps des apprenants. Selon Andrée Longpré , la souplesse de ce mode d'organisation se manifesterait notamment par : • la délocalisation de la formation (à domicile, dans l'entreprise, dans des centres de ressources, etc.) ; • la gestion autonome du temps de formation (souplesse des horaires et des durées des séquences de formation) ; • la liberté dans le rythme de progression et d'acquisition des savoirs et savoir-faire ; • la maîtrise quasi totale du parcours de formation en fonction des contraintes personnelles et du dispositif de formation. Cette organisation de la formation semble comporter de nombreux avantages pour les PME. Généralement très sensibles aux aléas du marché -surtout si elles veulent rester réactives- leur compétitivité dépend pour beaucoup de leur capacité à maintenir et actualiser les compétences de leur capital humain alors que, souvent, elles disposent de peu de marges de manœuvre pour y parvenir. Malgré le fait que la FOD semble pouvoir apporter des réponses à ce problème, l’observation des PME montre que la décision de recourir à cette organisation de la formation et de se lancer dans une première expérience rencontrent plusieurs obstacles qui, bien qu’ils s’habillent généralement d’arguments économiques, sont plutôt de nature culturelle. Deux types opposés d’écueils méritent d’être soulignés : la techno-défiance et le technocentrisme.

La techno-défiance
Quels sont les facteurs favorables à l’introduction d’un programme de FOD dans une PME ? On peut les classer succinctement en deux catégories : • La pertinence réelle du projet par rapport à la situation de l’entreprise :