Freud
Ecrit d’un jet pendant des vacances d’un mois en Autriche. Peu de ratures. Ouvrage le plus pessimiste de Freud, et parmi ses essais celui qui est le plus philosophique. A connu à sa sortie beaucoup de succès, et fut très vite réédité, et le fut à de nombreuses reprises. Constitué de 8 gros paragraphes, d’environ une dizaine de pages chacun, dont chacun traite d’une question légèrement différente, mais relative à la culture. Retraduction assez récente par des psychanalystes, d’où un vocabulaire parfois un peu spécialisé et peu littéraire (ex la « désaide » )
I. Origine du besoin religieux : angoisse et besoin de protection
Le sentiment « océanique », c’est-à-dire le sentiment de « faire un avec le monde » (selon Romain Rolland) est-il source de tous les besoins religieux ? (Non.)
Rien n’est pour nous plus assuré que le sentiment de notre moi, qui nous apparaît autonome, unitaire, bien démarqué de tout le reste. Toutefois cette apparence est un leurre : le moi se continue vers l’intérieur, sans frontière tranchée, dans un être animique inconscient (le ça), auquel il sert en quelque sorte de façade. Mais, vers l’extérieur du moins, la frontière est bien marquée sauf dans le comble de l’état amoureux et dans certains états pathologiques graves : psychoses.
Apprentissage de la distinction moi / monde extérieur
Au début, le nourrisson ne distingue pas un moi et un monde extérieur. Il apprend à le faire peu à peu. Contrairement aux parties du corps, le sein maternel n’est pas toujours disponible ; il faut une action particulière (crier) pour le ramener à soi ; plus tard, les sensations de douleur et de déplaisir sont rejetées dans le monde extérieur pour former un moi-plaisir pur auquel s’oppose un dehors étranger et menaçant. Mais cette partition est fausse (des plaisirs viennent du monde extérieur et le corps est parfois source de souffrance). On apprend peu à peu à distinguer ce qui est intérieur de ce