GOREE. DE LA TRAITE NEGRIERE A LA RENAISSANCE AFRICAINE

C?est pour moi un très grand honneur et une immense joie de participer aux festivités marquant la commémoration de l?Année internationale de la lutte contre l?esclavage et son abolition, à titre de représentante de la Diaspora francophone et de la Renaissance africaine. Je me joins à tous mes compatriotes pour saluer sur l?île de Gorée tous nos frères et toutes nos s?urs et du Continent et de la Diaspora ainsi que nos amis venus de partout.

Gorée, perle rose de l?Atlantique, sereine et paisible, incarne vraiment l?une de nos valeurs essentielles: l?hospitalité, que nous appelons la téranga. L?Ile nous rappelle que la fée Mame Coumba Castel, génie tutélaire, gardienne des mannes ancestrales et protectrice de Gorée veille. En ce jour, son sourire illumine l?île toute entière, heureuse qu?elle est de voir ses enfants venus de tous les horizons réunis dans ce sanctuaire historique. Toutefois, une ombre d?infinie tristesse voile encore son regard. Elle se souvient des hurlements, des larmes et des sanglots de millions de ses enfants. Elle les a vus, partir pour le voyage sans retour, torturés et marqués aux fers rouges.

Ils étaient tous enchaînés ces enfants, ces femmes, ces hommes, ces mères et ces époux, qui naviguaient vers des terres inconnues. Impuissante, elle les a regardés passer par cette porte du «non retour», arrachés à notre terre, perdant leur identité et privés de leur humanité.

Son Excellence, le président, Maître Abdoulaye Wade l?a souligné encore dernièrement: des réparations ne peuvent pas restituer la dignité bafouée de millions

d?individus. Une telle horreur, qui a perduré de longs siècles n?est pas réparable.

Ce devoir de mémoire nous amène aujourd?hui à embrasser de notre regard l?Histoire du Continent et de sa Diaspora durant les décennies qui ont suivi ce terrible holocauste. Les Nations entières l?ont proclamé: l?esclavage et la déportation de millions d?hommes et de