Greenpeace enjeux et pouvoir
L’organisation Greenpeace apparaît aujourd’hui comme l’une des ONG les plus présentes et les visibles dans la lutte contre « l’altermondialiste libérale ». L’organisation possède 26 bureaux nationaux, ce qui lui assure une grande couverture mondiale. Depuis les années 1970 l’association écologiste prend pour cible à travers de large action planétaire les ennemis de l’altermondialiste que sont les grandes firmes multinationales, les gouvernements des pays industrialisés mais aussi les institutions internationales comme l’OMC. Leur principal argumentaire pour légitimer leurs actions tient dans le fait que l’on assiste à la destruction de la planète, causée par une recherche effrénée du profit et de la croissance économique. Greenpeace a été une des premières organisations à tenir des revendications planétaires, transnationales et à faire appel à une conscience individuelle de « citoyens du monde ».
Aujourd’hui Greenpeace se place comme l’association de loin la plus représentative du mouvement écologiste. Cependant il convient de s’interroger sur son parcours, comment un groupement isolé d’individus a pu aboutir a cette organisation « gargantuesque » que l’on connaît.
A l’origine de l’association en 1971, trois Canadiens qui souhaitent s’opposer à la réalisation d’essais nucléaires américain dans le Golfe de l’Alaska. Ils se sont ainsi rendus sur la zone de tir, avec quelques journalistes dont une équipe de la chaine télévisé CBC. Cette action, en plus d’être la « pierre fondatrice » de l’organisation, est considérée comme un véritable mythe fondateur pour Greenpeace, « l’élément structurant d’un mode opératoire »1.
Cependant, à partir des années 1980 on voit apparaître un deuxième axe qui vient s’ajouter à ce répertoire d’action : le lobbying. Après de nombreux débats entre générations militantes, Greenpeace est progressivement orientée par certains de ses dirigeants vers l’utilisation de ce second répertoire d’action. En 1995,