Guerre de yougoslavie
Bien avant la disparition de la République socialiste fédérative de Yougoslavie en 1991-1992, les ferments de la désintégration étaient à l'œuvre. Sécessions et guerres se sont multipliées sur la quasitotalité du territoire yougoslave. Par un effet de dominos, les combats ont glissé du nord vers le sud, partant de la Slovénie en 1991, pour atteindre le Kosovo en 1998 et la Macédoine en 2001. Pendant trente-cinq ans, le maréchal Tito avait réussi tant bien que mal à jongler entre les différents nationalismes de la fédération : slovène, croate, serbe, bosniaque, albanais, macédonien. Le 4 mai 1980, il meurt sans avoir désigné de dauphin. Il est remplacé par une direction collégiale tournante, avec droit de veto pour chacune des six Républiques fédérées (Slovénie, Croatie, Serbie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine et Monténégro) et des deux provinces autonomes (Kosovo, Voïvodine) au sein de la Serbie. Les premières tensions ont lieu en mars-avril 1981 lorsque les Albanais du Kosovo se révoltent pour demander le statut de septième République à part entière au sein de la Fédération. C'est à cette époque que l'on commence à entendre le slogan : « La guerre a commencé au Kosovo, elle finira au Kosovo. » Les effets pervers de l'autogestion ont engendré de véritables baronnies économiques, aggravant les égoïsmes régionaux. Ayant vécu au-dessus de ses moyens, la Yougoslavie est frappée de plein fouet par la crise économique au milieu des années 1980, d'autant qu'avec la fin de la guerre froide, les crédits occidentaux s'amenuisent et que l'importation de matières premières en provenance de l'ancien bloc de l'Est doit être facturée en dollars, aux tarifs internationaux. Petit à petit, les républiques riches du nord (Slovénie, Croatie) ne veulent plus payer pour les pauvres. Se greffant sur les égoïsmes économiques, les nationalismes relèvent la tête. En 1987, Slobodan Milosevic prend le pouvoir en Serbie et impose sa vision ouvertement