Géographie et développement durable
Les nouveaux programmes de Cinquième et de Seconde introduisent le développement durable comme notion et champ d’études géographiques à part entière. De quoi stresser les collègues peu habitués à un tel angle d’attaque, sceptiques face à une intrusion dans le pré carré des professeurs de SVT. Ces programmes témoignent-ils d’une approche novatrice de questions géographiques contemporaines ou répondent-ils simplement à une demande sociale dans l’air du temps, à une mode médiatique ?
Pour remettre les pendules à l’heure et dissiper nombre de malentendus, l’Association des professeurs d’Histoire Géographie a invité mercredi 12 mai Madame Veyret, géographe, professeur à l’université Paris X, spécialiste des questions de développement durable, dans le cadre très écologique du nouveau collège HQE de Wazemes (Lille). Elle a donné une conférence passionnante et limpide de trois heures au cours de laquelle elle a défini le concept même de développement durable au regard des exigences de la géographie, et a décri les contours d’une utopie politique moderne, avant d’en voir les applications opérationnelles. Les exemples développés au fil du propos ont permis de nourrir un propos facilement adaptable à des classes de collège ou de lycée.
Une définition géographique.
Le développement durable est-il une notion géographique ?
Beaucoup de géographes en doutent, qui dénoncent une « notion valise », trop récente (elle n’apparaît dans aucun dictionnaire géographique des années 1990), située à rebours des préoccupations sociales et humaines de la discipline. Y. Veyret insiste sur le fait que le développement durable, loin d’une simple exigence de protection de la nature, est directement liée à l’aménagement du et des territoires. Se fondant sur les termes du rapport Brundtland de 1987 (du nom de cette ancienne ministre de l’environnement norvégienne qui avait en son temps préparé la conférence de Rio), elle dégage plusieurs