Hegel
• Premier argument : la verbalisation de nos pensées en assure la réalité et permet d'en prendre conscience comme telles. Pour le montrer, Hegel fait deux distinctions superposées : entre l'intériorité et extériorité et entre subjectivité et objectivité. L'intériorité, associée à la subjectivité, c'est ce que serait une pure pensée sans mot, une activité psychique sans verbalisation, tandis que l'extériorité et l'objectivité sont les mots en ce qu'ils sont d'abord extérieurs à notre esprit (nous les apprenons) et objectifs en cela qu'ils s'imposent à nous comme tous les objets, ils sont donc étrangers à notre intériorité subjective. Toutefois, cette double distinction ne rend pas la pensée et la parole totalement distinctes : l'activité subjective et intime de notre esprit n'advient à elle-même, ne produit des formes déterminées, disons des idées claires ou même des idées tout court, qu'en prenant la forme externe et objective des mots. En dehors des mots, ma pensée n'est qu'un chaos sans contours, sans formes et en lequel rien ne se distingue du reste, ne se détache de manière stable, donc en lequel rien de ce qu'on appelle une idée n'est présent. Mais ce n'est pas tout : comme le dit Hegel, la verbalisation permet de prendre conscience de nos pensées, car en dehors de la verbalisation, je ne peux pas savoir à quoi je pense si toutefois je pense : comment pourrais apercevoir mes pensées si elles ne sont pas dites ? (Ce qui exclut des pensées inconscientes comme telles … Une pensée qui n'a pas encore trouvé ses mots est inconsciente comme telle)
• Admettons, mais on pourrait alors faire valoir que cette objectivation nécessaire de nos pensées ne peut que