Histoire
1- Le droit comme condition nécessaire au règne de la justice
1- Interdépendance de la justice et du droit
Par définition, la justice semble indissociable du droit. Selon son étymologie latine, la justice revoie déjà au droit (jus). La justice désigne la vertu qui exige le respect et la défense du droit. Etre juste c’est agir selon le droit. Mais le droit peut être défini à plusieurs niveaux. Comme droit objectif, ou positif il désigne les lois écrites, le code propre à une société donnée, variable selon le temps et le lieu, c’est-à-dire l’ensemble des normes qui règlent la vie sociale et sont exprimées dans ces lois coutumières ou écrites. Ce droit est appliqué par le pouvoir exécutif de l’Etat. Comme droit subjectif, il désigne le pouvoir moral d’agir, de posséder ou d’exiger quelque chose. C’est une exigence de la conscience qui consiste à réclamer un bien, un « dû ».
Dans les deux cas, la finalité du droit est toujours de faire régner l’ordre le plus favorable à l’accomplissement du bien commun ou de reconnaitre une forme de justice. Celle-ci se définissant par rapport au droit, on peut établir en au moins deux formes. La justice objective ou légale renvoie à la stricte obéissance aux lois, au licite (ce qui n’est pas défendu par la loi). La justice morale désigne une attitude humaine vis-à-vis d’autrui, le respect de sa personne dans toutes ses dimensions. Comment la loi peut-elle se mettre au service de la justice ? La loi permet de faire régner l’égalité entre les hommes. En effet, elle a par nature une double généralité : son origine (elle est votée à l’unanimité ou par la majorité) et son application (elle s’applique à tous, car elle prescrit les mêmes droits