Infraction politique
PAR
J osé LEFEBVRE
Docteur en Droit ATER à l'Université de Picardie Jules Verne C.E.P.R.I.S.C.A.
La question de la codification est toujours d'actualité. Ainsi, la circulaire du 30 mai 1996 relative à la codifu:ation des textes législatifs et réglementaires rappelle que: "Cet effort s'inscrit dans une tradition nationale, qui a été illustrée par les cinq grands codes napoléoniens et qui s'est développée depuis la Libération avec le rapport de la Commission supérieure chargée d'étudier la codification et la simplification des textes législatifs et réglementaires du 8 mai 1952 et par la rédaction d'une quarantaine de codes"l. Ensuite, la doctrine continue de s'interroger sur ses formes et nécessités selon les différentes branches du droit2 • Dès lors, quel est l'intérêt de se pencher sur la codification de l'infraction politique? Pourquoi envisager cette catégorie d'infractions alors même que le droit pénal a son code ? Plus précisément encore, cette infraction est-elle codifiée ou codifiable ? Ces questions ne trouve pas facilement une réponse. Elles ne peuvent être résolues que si le caractère politique est défini. Plus prosaïquement, il faut déterminer si ce caractère politique relève soit d'une qualification de l'infraction, soit d'une notion spécifique. Le caractère politique permet-il de cerner la sphère d'application de l'infraction,
1. Circulaire du 30 mai 1996, J.O., 5. 06. 1996. Si l'on en croit la puhlication effectuée dans l'encyclopédie JurisClasseur Permanent, Edition Codes et lois, il y a, y compris les codes de déontologie, plus de 50 Codes en vigueur au 1er janvier 1998. 2. V. par exemple les analyses puhliées dans les numéros 24 et 26 de la revue Droits consacrées à cette question; Oppetit (B.), "De la codification", D., 1996, Chron., p. 33. Voir également la réaffirmation de cette actualité dans les déhats devant l'Assemhlée Nationale au sujet de la réforme de la justice: J.O., Déh., A.N., séance du 15. 01.