Quand Jacques arriva chez sa grand-mère, après avoir passé l’après-midi chez Fred son copain d’enfance, celle-ci l’attendait de pied ferme. Toute contente, elle lui annonça qu’elle était allée à la boulangerie et qu’elle avait vu une annonce comme quoi le boulanger cherchait un apprenti. Jacques n’avait jamais rêvé d’être boulanger mais c’était mieux que rien donc il accepta le rendez-vous.
Jacques n’était pas aussi enthousiaste que sa grand-mère car pour lui cela signifiait plus de baignade avec les copains, plus de rendez vous par-ci et par-là … Il faisait ça surtout pour sa grand-mère. Le lendemain Jacques et sa grand-mère se rendirent à la boulangerie. Elle se situait à quelques rues de chez sa grand-mère, il était souvent passé devant et y était parfois rentré pour y acheter des bonbons avec ses copains. Ils rentrèrent dans le magasin, et furent immédiatement enveloppés d’une merveilleuse odeur de pain chaud. Dès que la sonnette de la porte retentie, le boulanger accouru à leur rencontre, et les accueillit les bras ouverts. C’était un homme de petite taille et bien enrobé, il portait un tablier plein de farine ainsi qu’un mitron sur le sommet de la tête. Il parut tout de suite sympathique à Jacques, et entama très rapidement la conversation :

« -Jacques, je t’attendais, cela fait un an que je cherche un apprenti et tu es le premier à t’être présenté. Pourquoi as-tu répondu à cette annonce plutôt qu’à une autre ? »
« - Je, je suis venu parce que, euh… », Hésita Jacques.
« -Il est venu car il veut travailler et qu’il est très motivé », coupa sa grand-mère.
« - et quel âge as-tu ? », demanda le boulanger
«-j’ai quator… » Commença à répondre Jacques
Mais sa grand-mère lui coupa la parole :
« -il a dix-sept ans »
Le boulanger parut étonné de son âge mais posa plein d’autres questions à Jacques sur son expérience, et la durée du travail, mais à chaque question Jacques mentait. Une fois encore il fut contraint de dire des mensonges en répondant