Je me montre mais c'est pour mieux me cacher
Sujet : « Je me montre mais c’est pour mieux me cacher ». En vous appuyant sur des exemples précis, vous analyserez et discuterez cette réflexion de Michel Leiris sur l’écriture autobiographique.
D’après Jean-Jacques Rousseau ses Confessions présentent « le seul portrait d’homme peint exactement d’après nature et dans toute sa vérité. » Rousseau prétend alors être le seul autobiographe sincère. Il sous entend que les autres auteurs mentent, ne disent pas la vérité. Pourtant, toute personne usant de l’écriture autobiographique se présente comme sincère. Rousseau affirme-t-il cela par orgueil, pour se distinguer ? Peut-être, mais toujours est-il qu’il n’est pas le seul à sous entendre cela. En effet, Michel Leiris va même jusqu’à dire : « Je me montre mais c’est pour mieux me cacher ». Nous remarquons bien le système d’opposition : deux verbes antonymes renforcés par la conjonction « mais ». Nous pouvons alors partager la citation en deux parties. Tout d’abord, la plus évidente : « je me montre ». En effet, ceci est assez simple à comprendre. De cette façon, pour paraphraser Philippe Lejeune, l’autobiographie est le récit qu’une personne fait de sa vie en insistant sur les éléments qui ont formé sa personnalité. De plus, étymologiquement, l’autobiographie renvoie à la vie d’un auteur qui en fait le récit. Il paraît donc logique que l’auteur « se montre » voire même indispensable. Nous pourrions même dire qu’il s’agit de l’essence même de l’autobiographie. L’écrivain doit se dévoiler, tout avouer au lecteur. Pour qu’une écriture soit dite autobiographique l’auteur doit nécessairement parler de lui-même, se présenter, se mettre à nu. Toutefois, Leiris introduit un deuxième élément tout en contradiction. Il « se cache ». Nous constatons bien que ceci paraît illogique par rapport à ce que nous avons dit jusqu’à présent. Leiris remet en cause ici tout le principe de l’autobiographie. Peut-on « se cacher » dans une autobiographie ? Il introduit alors le