Jean de La Fontaine

580 mots 3 pages
Cependant ce sont des vertus plus dignes d’un futur roi qu’enseignent également les Fables. Un enfant peut-il démasquer les tours et détours rhétoriques de l’argumentation judiciaire, du réquisitoire et de l’inutile plaidoirie de l’agneau ? Mieux encore, les figures du bon et du mauvais gouvernement dans « Les grenouilles qui demandent un roi », la satire du peuple et la dignité moralisatrice du dieu « Jupin » demandent pour être comprises, une expérience du monde, voire une initiation politique préalable : le passage de la démocratie à la monarchie, puis au tyran génocidaire qu’est la « grue » ne sont que le résultat de la bêtise du peuple. Lorsqu’au « Conseil tenu par les rats », il s’agit de se débarrasser du chat, donc de sa tyrannie, il y a plus de bavards que de héros : « Ne faut-il que délibérer / La cour en conseillers foisonne ; / Est-il besoin d’exécuter, / L’on ne rencontre plus personne ». Quant à « Les animaux malades de la peste », elle présente toutes les couches de la société, roi, clerc, guerriers et tiers états à travers un jugement inique. C’est une démonstration politique aux dimensions trop graves pour un enfant en même temps qu’une leçon donnée non plus seulement à un futur louis XV, mais aussi, non sans risques, à Louis XIV lui-même : en effet, elle dénonce l’absolutisme royal, les courtisans mauvais conseillers, la lâcheté de la foule, le sacrifice expiatoire du plus faible. La Fontaine est fabuliste, mais aussi philosophe politique. Avec « un trait de fable », il dialogue avec Machiavel et Hobbes… Même si Rousseau, dans L’Emile, eut le tort de déconseiller les fables aux enfants, à eux inaccessibles disait-il.

« Delectare et docere » disait Horace. Plaire et instruire sont les vertus inséparables et complémentaires de l’apologue. Sous l’habit animal de la fable qui amuse, car « Tout y parle, même les poissons », l’enfant sent confusément qu’une plus haute valeur s’attache au bon sens du récit. Avec plus de finesse et de

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