Jean ferrat
À la fois chanteur engagé et poète, auteur de chansons à textes, il est aussi compositeur, et met notamment en musique de nombreux poèmes de Louis Aragon. Jean Ferrat est voisin des idées communistes et reste, à ce titre, proche du Parti communiste français toute sa vie durant. Cependant, ce fut un compagnon de route critique, particulièrement vis-à-vis des positions du parti sur l'URSS. Bien que peu présent dans les médias et malgré un retrait de la scène à quarante-deux ans, il connaît un grand succès aussi bien critique que commercial, fondé tant sur la qualité de ses compositions (textes et mélodies) et de sa signature vocale[2], que sur ses prises de positions politiques
Le père de Jean Ferrat, Mnacha (dit Michel) Tenenbaum[3], est un artisan joaillier qui composait pièces et parures pour des commanditaires parisiens. Né en 1886 à Ekaterinodar (aujourd'hui Krasnodar)[4], il émigre de Russie en France en 1905, y obtenant sa naturalisation en 1928. Entre-temps, il épouse Antoinette Malon, originaire du Puy-de-Dôme[5], ouvrière dans une entreprise de fleurs artificielles. Après son mariage, celle-ci quitte son emploi pour élever les quatre enfants qu'aura le couple : Raymonde, Pierre, André et Jean, le cadet, d'une vingtaine d'années plus jeune que Raymonde, l'aînée[6]. En 1935, la famille s’installe à Versailles.
Le chanteur est fortement marqué par l'occupation allemande. Il a onze ans lorsque son père, juif non pratiquant, est enlevé aux siens, séquestré au camp de Drancy, puis déporté (le 30 septembre 1942) à Auschwitz[7], dans le cadre de la Solution finale[8] — Ferrat évoque cet enlèvement dans la chanson Nul ne guérit de son enfance. L'enfant est caché un moment par des militants communistes, puis la famille (Jean, sa mère, sa sœur et ses frères) se réfugie en zone