Jeff hornacek
Imagine-t-on un footballeur faire un coucou à sa maman juste avant de tirer un penalty ? A la limite, une fois par match, ce serait admissible. Mais Jason Kidd envoyant un bisou vers le panier pour saluer Joumana et son fils T.J. avant chaque lancer, c’était agaçant au possible. Et Jeff Hornacek se caressant trois fois la joue droite pour montrer à ses trois enfants qu’il pensait à eux, c’était juste IN-SUP-POR-TA-BLE ! Surtout que le bougre y allait souvent, sur la ligne de réparation. C’était même un spécialiste de l’exercice. Mais sans doute n’était-ce pas l’aspect le plus énervant de son jeu.
Ce qui fit sortir tous les adversaires du Jazz de leurs gonds, c’est l’adresse diabolique et la ruse de ce petit bonhomme parti de rien, qui n’avait aucune prédisposition particulière pour le basket et qui se révéla une merveille de coéquipier durant son séjour à Salt Lake City. A force de travail et de persévérance.
1996. Finale de Conférence Ouest. Seattle s’arrache pour sortir Utah en sept manches. John Stockton et Karl Malone, les vieux renards, ont donné du fil à retordre aux jeunes loups Gary Payton et Shawn Kemp. En marge de cette confrontation de doublettes, un homme a jailli de la série. Ne vous fiez pas à son air de ne pas y toucher, ce type est un poison permanent. A l’observer, on se demande parfois ce qu’il fait là. C’est le plus sous-estimé des shooting guards. Mais quelque part, avec son doigté magique et son adresse vénéneuse, il force l’admiration. Paradoxalement, Jeff Hornacek n’a pas beaucoup pratiqué le basket dans sa jeunesse. Il préférait le baseball et le hockey. Il faut dire qu’à son entrée à la Lyons Township High School de LaGrange (Illinois), il ne mesurait que 1,58 m pour 50 kg. A sa sortie, il faisait 1,88 m pour 68 kg.