Et nos amours de Sean James Rose
Installés dans leur vie sans drame majeur, quatre personnages se raccrochent à un instant d'éternité de leur jeunesse, celui du premier amour manqué, impossible...
Sur la crête de l'émotion, l'auteur calligraphie une suite de miniatures existentielles et dissèque les " illusions perdues " d'une génération flottante : celle des enfants de la crise, pris en étau entre l'espoir fou de la chute du mur de Berlin et le néant du 11-Septembre. Epousant les courts-circuits d'un temps qui fuit, le livre renvoie chacun de nous à l'énigme du premier amour et de son deuil.
Un sitcom littéraire proustien sur la vie affective de quatre trentenaires d’aujourd’hui… Le premier livre, très réussi, du journaliste Sean James Rose.

Et nos amours… Le titre du premier roman de Sean James Rose peut faire songer à Gainsbourg et à Pialat. Pour le sentimentalisme inquiet du premier et les portraits de groupe du second, la référence est exacte. Il n’y manque – mais cela, le titre ne le dit pas – que le nom de Proust pour cerner l’étrange objet proposé par le jeune écrivain. Et nos amours, donc… Celles de Pierre, intello précaire ayant un temps fait son « Tintin » (« factotum-journaliste »…) avant de devenir prof de lettres, celles de Martin, l’ancienne passion de Pierre aujourd’hui converti aux joies de l’hétérosexualité – mais est-ce le mot « joie » qui convient ? –, celles d’Hélène, une éditrice parisienne « idéaliste » mais « incapable de foi » qui va s’enticher d’un homme marié, et celles de Marie, infirmière à la vie sentimentale errante, qui « aime les hommes, tous les hommes » et qui bien sûr ne se fixera sur aucun…
Inutile de pousser plus loin le casting, cela nuirait à la découverte du scénario. Le lecteur s’en emparera sur un mode fragmentaire traité sous un angle très cinématographique, très short cuts pour le dire comme Robert Altman, passant de séquence de vie en séquence de vie et surtout captant le passage du temps, l’érosion et le