La cabane
Peu de temps après le décès de sa femme, monsieur de Sainte colombe se fait bâtir une cabane en bois au fond du jardin dans laquelle il séjourne parfois jusqu’à 15 heures par jours (chapitre 1). Dans l’œuvre cinématographique, il est rare de voir le personnage à l’extérieur de cette construction. Celle-ci se fait d’ailleurs décor de nombreuses natures mortes (cahier de musique, bouteille de vin, gaufrettes…) et de plusieurs vanités. L’austérité du lieu, souvent à cause d’un éclairage très partiel et de la pauvreté du mobilier, et l’austérité de monsieur de Sainte Colombe semblent s’harmoniser. La vorde est un lieu à l’image de monsieur de Sainte Colombe, son jardin secret où il aime séjourner en solitaire. De plus la cabane est le privilégié des visites de sa femme ; la première a lieu au chapitre 7 et les visites se poursuivent et s’accumulent. Ainsi, la vorde devient-elle un lieu sacré où il est possible au vieil homme de rester en contact avec sa défunte épouse. Le tableau de Baugin, « la nature morte à la gaufrette », est précisément le symbole des apparitions dans ce lieu qui permet à monsieur de Sainte Colombe de se retirer du monde des vivants pour entrer en communication avec sa femme. Cependant ces visitations n’auraient pas lieu sans la musique.
En effet la vorde est le lieu par excellence des compositions musicales de Saintes Colombe, où plutôt des mélodies « auxquelles l’instant seul sert d’excuse ». C’est dans cette cabane isolée que le musicien peut exprimer librement tout son génie artistique : il crée ses polus beaux morceaux (La barque de Charon, Les pleurs, L’enfer…), rajoute une septième corde à son instrument et passe des nuits entières à en faire naître les