La colonne sans fin de Constantin Brancusi :

Contexte historique : C'est une œuvre de la mémoire en Roumanie : Pendant l’entre-deux-guerres, pour honorer la mémoire et le sacrifice des 9 millions de disparus de la Grande Guerre, des monuments commémoratifs furent élevés sur le territoire des nations participantes. La Roumanie avait subi une invasion dramatique de son territoire en 1916. La Colonne sans fin matérialise le souvenir des âmes défuntes et l’accès à une vérité supérieure.
Analyse de l'image :

Brancusi au travail

Cette photographie prise au début des années 30 montre Constantin Brancusi au travail dans son atelier parisien, en pleine réalisation de La Colonne sans fin. Armé d’une scie, l’artiste en bleu de travail et les cheveux ebouriffés s’active dans un environnement encombré de matériaux bruts qui apparaissent comme des décombres. Cette posture contraste avec les représentations des statuaires, tels qu’ils se trouvaient encore à la même époque dans les ateliers de l’Ecole des Beaux-Arts. Brancusi opère une rupture avec la technique traditionnelle du modelage. Préférant un travail artisanal de la matière, il privilégie la taille du marbre et le travail du bois, comme un ébéniste pourrait le faire.

La colonne sans fin fut édifiée en 1937/1938 à Tirgu Jiu en Roumanie. Elle est haute de 30 mètres environ, et fut réalisée module par module, en fonte métallisée de cuivre jaune. Avant d'avoir l'occasion de réaliser cette colonne en métal, Brancusi en avait réalisé de nombreuses, taillées dans le bois. D'après le titre cette colonne est sans fin mais elle finit et de plus brutalemment, elle s'interompt à mi-hauteur de l'un des tronçons et au moment de son expansion la plus large, pour mieux affirmer la brutalité et la soudaineté de cette coupure. Pendant tout le parcours de la colonne, l'alternance de l'évasement et du rétrécissement est faite, mais soudain elle se brise et tout s'arrête. La répétition de l'évasement et la répétition